Rencontres, échanges, débats autour du cinéma

Les liens entre la Corse et le cinéma existent depuis la naissance du 7e art, comme l’a relaté le fondateur de la Cinémathèque de Corse, Jean-Pierre Mattei dans ses ouvrages « La Corse, les corses et le cinéma ». Un cinéma fabriqué en Corse a d'ailleurs émergé depuis la fin des années 1970, avec la volonté de renouveler les récits propres à l’île, de se départir de représentations folklorisantes et de structurer une politique régionale de soutien à cette création.
Qu’il soit de court ou de long métrage, de fiction ou de documentaire, un cinéma d'auteur corse, en prise avec la réalité la plus contemporaine de l’île, fait preuve depuis quinze ans d’un dynamisme fort et d’une reconnaissance critique internationale : la Corse désormais est inscrite sur la carte du cinéma indépendant mondial.
Alors que la crise sanitaire a accéléré les difficultés d’une industrie cinématographique déjà fragilisée, montrant les limites du « en même temps », de “l’audiovisuelasition” comme seul projet et de la rentabilité comme perspective, le cinéma en Corse n’échappe pas à l’influence de ces logiques. Elles conduisent à terme à un appauvrissement des représentations du territoire, considéré comme un paysage à l’exotisme commode et à la menace de son écosystème poétique.
Les 40 ans du festival Arte Mare représentent ainsi une tribune à point nommé pour que la scène cinématographique corse se retrouve et engage un débat, dans un contexte insulaire d'évolution institutionnelle. Point de départ d’une réflexion nouvelle, les acteurs.rices de cette scène proposent de réfléchir collectivement au devenir du cinéma de Corse à l’occasion de tables rondes les 2 et 3 octobre, et s’engagent dans la lignée des états généraux du cinéma, lancés à l’échelle nationale par un collectif de producteurs.rices, de réalisateurs.rices et d’acteurs.rices, qui se réuniront le 6 octobre 2022 comme un appel à la résistance.

Modérateurs : Laure Limongi, Yolaine Lacolonge, Fabien Danesi.